Crowdlending : désintermédiation mais pas désengagement !

Le crowdlending possède deux défauts à surmonter dans sa phase de démarrage : l’absence d’alignement d’intérêts et l’absence – temporaire – d’historique de performance.

Les plateformes ne portent pas le risque des prêts que leur communauté achète car elles ne sont qu’intermédiaires. C’est même la base de leur modèle qui permet aux entreprises de trouver enfin une solution de financement en dehors du système bancaire traditionnel.

Il faut cependant garder en tête les leçons des dérives passées et notamment de la crise des subprimes.

Si un intervenant profite de l’origination d’un actif sans avoir à en porter les risques, il peut être tenté de privilégier le volume au détriment de la qualité. Son intérêt à court terme de maximiser ses commissions est souvent ennemi de son intérêt à long terme de maintenir un taux de défaut bas.

Si l’actif est de mauvaise qualité, il n’aura pas à en subir les conséquences directes – c’est la personne ou l’institution qui a prêté qui perdra. C’est potentiellement la situation des plateformes de crowdlending.

Pour contrer l’inquiétude légitime qu’une telle situation peut engendrer, les plateformes insistent sur la qualité de leur sélection de dossiers : elles vantent leur sérieux, s’auto-proclament éventuellement “plateforme la plus sélective du marché”, déroulent les CV avantageux de leurs équipes d’analyse ou la sophistication de leur méthode de scoring. Le législateur a bien fait les choses en obligeant les acteurs du crowdlending a une forte transparence sur les performances des prêts réalisés.

Mais vu la jeunesse du marché – en France au moins – et le foisonnement de l’offre – pas moins de 70 plateformes sont enregistrées – il est encore impossible de jeter un regard à posteriori sur la performance d’un portefeuille existant pour juger de la qualité d’une plateforme.

 

Ayant conscience de ces risques, nous apportons deux solutions uniques, au moins en Europe.

Premièrement, les dirigeants de Lendix prêtent à titre personnel à tous les projets qui sont présentés sur la plateforme – dans les mêmes conditions que tous, sans exception et sans capacité de choisir le montant prêté sur chaque dossier. Cette méthode simple et automatique alignent nos intérêts avec ceux de la communauté de prêteurs et rassurent sur l’attention que les équipes porteront à l’information financière présentée par les emprunteurs.

Au global, les dirigeants de Lendix investissent à titre personnel plus de 8% des montants prêtés sur la plateforme.

Deuxièmement, des institutionnels, après avoir audité nos processus et nos équipes, se sont engagés à compléter systématiquement la souscription des particuliers. L’avantage est double :

– Eliminer toute incertitude pour les emprunteurs en garantissant le financement de leur projet – et en conséquence, attirer les meilleurs

– Valider la qualité de notre analyse auprès de la communauté des prêteurs particuliers qui prêtent dans les mêmes conditions que les institutionnels.

L’avenir dira si nous avons fait les bons choix et si les plateformes peuvent s’imposer dans la durée sans faire évoluer leur modèle.