Matthieu Wtorek a 29 ans et est diplômé d’une école supérieure de commerce à Paris. Il a débuté sa carrière dans la banque et y est resté trois années. Matthieu travaille désormais dans le conseil en finance dans le domaine de l’organisation et des systèmes d’information. Il partage aujourd’hui avec nous sa vision éthique du crowdlending en tant que prêteur et fin connaisseur.
Comment avez-vous connu Lendix ?
J’ai eu l’occasion de connaître Lendix lors de recherches académiques pour mon mémoire de fin d’études.
Quelles sont les motivations qui vous amènent à prêter sur une plateforme de crowdlending ?
Ayant travaillé en banque, je voyais le crowdlending comme une alternative viable au monopole bancaire. Le crowdfunding permet de mettre un visage sur un projet et d’humaniser ses placements.
A mes yeux le crowdfunding par prêt permet de changer le système financier, caduque, en supprimant l’intermédiation bancaire, opaque, au profit d’une vision plus personnelle, citoyenne et engagée sans rogner sur la qualité des placements.
Quand on a travaillé dans le secteur bancaire on comprend que la méthode de financement n’est pas révolutionnaire. Mais regrouper des communautés d’investisseurs particuliers, ayant chacun leur vision, autour de projets innovants et ambitieux se chiffrant en centaines de millions d’euros, ça c’est révolutionnaire.
En combien de temps vous êtes-vous décidé à prêter pour la première fois ?
Je m’intéresse au crowdfunding depuis deux ans. Je souhaitais avoir suffisamment d’informations et de garanties avant d’investir.
Il y a eu deux déclics.
Tout d’abord, j’ai assisté à l’évènement « la Fête du Crowdfunding » en 2015, grâce auquel j’ai eu la possibilité d’approcher plusieurs dirigeants de plateformes et influenceurs. Cela m’a apporté les clés de compréhension du fonctionnement du crowdfunding et son potentiel disrupteur sur le financement de l’économie.
Puis il y a eu les initiatives de Bercy. Depuis le 1er janvier 2016, la perte en capital subie par une personne physique, en cas de non-remboursement d’un prêt participatif consenti à compter du 1er janvier 2016 est imputable, sur les intérêts générés par d’autres prêts participatifs (Article 125-00 A du CGI).
Comment sélectionnez-vous les projets ?
Je sélectionne les projets selon différents critères :
- Tout d’abord la confiance en la plateforme est primordiale car elle seule détient l’ensemble des informations permettant de jauger les projets. Son processus de sélection doit être en phase avec mes critères. Elle doit également prouver son sérieux par le respect des contraintes légales (enregistrement auprès de l’ORIAS par exemple), avoir des dirigeants chevronnés en financement et être affiliée à des partenaires de qualité, notamment le prestataire de paiement. Cette confiance me permet d’accepter des projets jugés « à risque » avec des taux intéressants.
- La durée est de préférence courte mais cela n’est pas discriminant.
- Les données financières sont analysées mais ne constituent pas le seul point déterminant dans mon choix.
- Surtout, le projet doit apporter un intérêt social et sociétal. Le but du crowdlending n’est pas uniquement de faire fructifier son épargne mais de changer les règles actuelles de financement pour les PME françaises qui ont un accès restreint au crédit bancaire.
- Enfin, le projet doit être aligné avec mes valeurs personnelles. J’accepte des taux réduits si je trouve un engouement particulier pour une initiative ; inversement je suis prêt à refuser un projet très rentable…
Avez-vous une approche analytique de chaque projet ou plutôt une approche volume & diversification maximale ?
Ma stratégie d’investissement est évidemment analytique mais elle se concentre sur le volume de diversification.
On ne peut jamais véritablement prévoir quel projet va être défaillant. Ainsi je répartis l’épargne allouée au crowdlending de manière équilibrée (+/- 20%) sur une soixantaine de projets. Cette méthode permet de minimiser l’impact d’un défaut de paiement.
Est-ce que votre métier vous aide à prêter ?
Autant que mon métier, mes études ont été déterminantes pour franchir le pas. En effet le crowdfunding est encore (trop) réservé à certains profils, souvent dans la finance, à l’aise avec les chiffres et les nouvelles technologies.
Cependant on remarque une démocratisation qui dépasse le simple effet de mode ou le pré carré d’une certaine élite.
Quels autres types d’épargne utilisez-vous ? Comment répartissez-vous les risques liés à l’investissement ?
Le crowdlending est mon choix de prédilection pour placer mon épargne. Les produits bancaires sont soit trop volatils, soit peu rentables, soit trop impersonnels quand ils ne sont pas opaques.
En plus de répartir mon épargne sur un nombre important de projets, je m’impose de répartir mes fonds sur différentes plateformes ayant des prestataires de paiement distincts. En effet, il existe un risque de défaillance de ces derniers, faible mais réel, nécessitant de prendre ses précautions, davantage encore que pour les plateformes.
Qu’est-ce qu’il vous manque aujourd’hui sur Lendix ? Qu’est-ce que vous aimeriez améliorer ?
Il est primordial d’avoir un suivi régulier sur l’ensemble des projets qui ont bénéficié de notre aide afin de dépasser le seul aspect financier. Après tout, l’essor du crowdfunding s’explique notamment par cette volonté de retrouver un lien fort avec ses placements.
De plus, il serait intéressant d’inclure les investisseurs en amont de la sélection des projets. Après élimination des projets irréalistes, les investisseurs pourraient être davantage sollicités pour orienter les choix de projets à publier sur le site. Surtout quand on sait que le ratio projets acceptés / projets soumis sur une plateforme de prêt est compris généralement entre 1 et 5% (1% pour Lendix).
Enfin, l’avantage concurrentiel de Lendix est de joindre l’investissement de particuliers à celui d’institutionnels. Dans un souci de transparence, il serait bénéfique de connaître le montant d’abondement et l’identité de ces institutionnels pour chaque projet (ndlr : nous avons souhaité répondre à Matthieu sur ce dernier point. Le montant souscrit par les investisseurs professionnels est connu pour chaque projet, il est indiqué en pourcentage sur la page du projet en question. Les investisseurs en question sont toujours les mêmes puisqu’investissant via le fonds Lendix. Il s’agit notamment de Decaux Frères Investissements, Zencap AM, Banque Wormser Frères,… Et bien sûr les dirigeants de Lendix).
Pourquoi Lendix ?
Comme pour une majorité d’investisseurs, j’ai porté mon choix sur la plateforme Lendix, première plateforme de crowdlending en volume de transactions en France. Elle a su apporter une interface agréable d’utilisation avec un accès facilité aux informations importantes pour investir et suivre ses placements.
Lendix se différencie de la concurrence par des offres couvrant tous les secteurs économiques mais uniquement sur des montants élevés (plus de 100 000€), indispensables aux projets ambitieux.
Enfin, la relation aux investisseurs particuliers est étonnamment bien pensée, à la fois simple, personnalisée et réactive.