Il n’y a pas si longtemps, des mots comme « burgers » et « bio » ne se mélangeaient pas, comme l’huile et l’eau. Mais c’était sans compter Louis et Anthony, 2 passionnés de food, décomplexés et créatifs, qui ont réconcilié les deux.
Louis et Anthony se rencontrent en 2006, sur les bancs de leur école de commerce, à la Défense. Très gourmands mais avec un budget limité, le choix du restaurant du midi est un sujet cornélien car ils ne trouvent pas de tarifs abordables dans leur quartier. « On déjeunait tous les jours dans les fast foods mais on cherchait autre chose que les enseignes classiques. A l’époque, il n’y avait pas d’offre de burgers gourmets, alors on a l’idée de créer un fast food bio ». Le nom est tout trouvé : Bioburger.
Après des recherches, ils ne trouvent pas de traces de burgers bio dans le monde. Par ailleurs, la consommation de bio en France va crescendo : c’est le moment de se lancer ! Mais, en fin de seconde année, sans capitaux et avec des appuis familiaux mitigés, Louis et Anthony mettent leur projet en standby. L’idée reste malgré tout proche de la surface et, en début de 4ème année, les 2 associés s’y remettent à fond.
Un an après, ils effectuent leurs 6 mois de stage de fin d’études dans leur propre entreprise : ils trouvent un local, font les travaux eux-mêmes, rencontrent des fournisseurs récalcitrants à travailler avec des étudiants sans moyens, peaufinent leur offre et leur business model. Leur persévérance est récompensée avec l’ouverture en juillet 2011 du premier restaurant Bioburger, rue de Choiseul dans le second arrondissement de Paris.
Haro sur les burgers bios
« Dès le premier jour on fait 90 clients quand on en attendait 40 ou 50… on a pris la foudre : on n’était pas prêts du tout ! ».
À 4 pour tout gérer, avec la seule expérience de Louis au Mc Do pour assembler des burgers, les débuts sont mémorables. Mais malgré ce coup de chaud en cuisine, la preuve du concept est faite : parce qu’il est original, qu’il y a une véritable appétence pour des burgers gourmets et bio à Paris, et parce que les clients sont séduits par la formule à 10 € incluant burger, frites et boissons.
« On se retrouve un jour en première page du 20 Minutes avec un titre hyper accrocheur : Des burgers bio pour concurrencer Mc Do ! ».
L’article les propulse sur le devant de la scène Food et dope leurs ventes : ils délivrent désormais entre 150 et 170 couverts par jour.
Croissance et désillusion
Mais un concept qui fonctionne fait rapidement des émules et, 6 mois après le lancement de Bioburger, des enseignes comme Big Fernand ou Blend proposent à leur tour des burgers gourmet, avec des formules à 15 €. Avec l’arrivée de la concurrence et des tarifs qu’elle pratique, Louis et Anthony se remettent sérieusement en question sur leur rentabilité : ils décident d’acheter aux producteurs directement pour améliorer leurs coûts de fonctionnement, tout en conservant la qualité de leurs burgers.
Avec les économies réalisées et l’argent déjà de côté, Louis et Anthony ouvrent un second Bioburger, rue de la Victoire dans le 9ème arrondissement, le 9 septembre 2013. Cette fois, les 2 associés voient plus grand, avec un restaurant de 100m2, ouvert 7j/7 et délivrant 3 fois plus de volume que leur premier restaurant.
Mais passée l’euphorie de cette nouvelle ouverture et des recettes qui l’accompagnent (le chiffre d’affaires passe de 400 K€ à environ 1,2M€), Louis et Anthony se rendent compte que la rentabilité est nulle : ils ne gagnent pas d’argent. En cause l’augmentation de leur masse salariale et le coût d’achat de leurs matières premières trop élevé par rapport aux tarifs de leurs produits. Le moral reste bon malgré tout : « On se dit, les clients sont là : on va y arriver ! Et là, on entame la période la plus difficile de notre histoire entrepreneuriale… ».
Une personnalité et un savoir-faire qui s’affirment
Pendant plus de 2 ans, ils épluchent rigoureusement chaque ligne de leur business model pour trouver des solutions. Ce qui les mène à un travail en profondeur sur l’amélioration de leurs process de fabrication, un meilleur sourcing de leurs fournisseurs et des circuits de distribution plus courts, la mise en place d’une centrale d’achat à Rungis, et la création de boissons faites maison : « On a mis en place notre propre système de boissons 100% bio, ce qui nous a permis de diviser leur prix par 3, avec 7 fois moins de coûts de transport ! ». En 2016, le business model s’est assaini mais, au-delà des économies réalisées, cette remise en question leur a surtout permis d’affirmer la personnalité et le savoir-faire unique de leur marque.
Un appétit pour de nouvelles aventures
« Nous sommes dans une activité qui demande beaucoup de fonds pour ouvrir de nouveaux restaurants ou nous développer ».
Cette même année, pour ne pas accroître inconsidérément leur masse salariale et que d’autres personnes bénéficient de leur expérience, Louis et Anthony construisent leur modèle de franchise. La première d’entre elle ouvre ses portes en 2017, rue des petits carreaux dans le quartier Montorgueil, et 3 à 5 nouvelles doivent la rejoindre d’ici 2019.
À la recherche d’un partenaire qui les accompagnent dans la croissance externe de leur entreprise, Louis et Anthony rencontrent October : « Nous sommes passés par des moments où notre trésorerie était un peu compliquée. C’est là que Lendix est intervenu de façon hyper réactive : en 3 semaines, entre le premier appel et le déblocage des fonds, c’était réglé ! ».
Au-delà de l’aspect purement financier de la démarche, Louis et Anthony cherchent avant tout un partenaire qui soit en accord avec leurs valeurs et celles de leur entreprise. Parce que Bioburger veut devenir l’enseigne la plus éthique possible, en relevant les challenges de l’alimentation de demain, avec une conscience environnementale, et une juste répartition de la valeur créée entre les clients, les fournisseurs et la Team Bioburger.
« Pour nous, October c’est un accélérateur de croissance hyper moderne, avec quelque chose de plus concret et de plus personnel que la finance bancaire ».