Nul besoin de décrire longuement les challenges que la situation sanitaire a déclenchés en 2020 dans nos vies professionnelles et personnelles. Nous sommes de facto tous devenus des experts en économie, santé et géo-politique ! L’idée est plus ici de vous dresser les conséquences de cette crise hors-norme telles que nous les analysons pour les entreprises, les prêteurs et October. Voici la lettre ouverte de 2021.
Printemps 2020 : une saison en enfer
Nous assistons, incrédules, malgré une menace qui se rapprochait et nous encerclait inexorablement depuis des mois, à notre premier confinement. Puis les questions s’enchaînent vite : que vont devenir les entreprises mises à l’arrêt forcé, sans perspective claire de réouverture ? Comment vont-elles faire face avec une trésorerie qui ne couvre souvent que quelques semaines d’inactivité ? Quelles seront les conséquences en chaîne ? Des questions inédites, difficiles et rarement de scénarios heureux à la fin de nos ping pongs intellectuels… Rappelons-nous qu’à l’époque ni les prêts garantis, ni le chômage partiel n’existaient. Bref, développer des scénarios noirs était facile, presque une évidence…
Une seule conviction germe : rien ne sert d’appuyer sur la tête d’une personne en train de se noyer ; comprendre : rien ne sert de chercher à tout prix à se faire rembourser nos prêts quand les entreprises sont en grande difficulté. Nous décidons donc de prendre une mesure forte et sans précédent : soumettre au vote de nos prêteurs un gel de 3 mois de tous les remboursements. L’objectif est clair : donner de l’air à nos emprunteurs en attendant des jours meilleurs. Une décision délicate pour October aussi, marquant un arrêt de notre chiffre d’affaires pendant 3 mois. Logiquement les nouveaux prêts se font rares pendant le premier confinement et nous actons de geler nos commissions récurrentes pour aligner nos intérêts avec les prêteurs. Tous dans le même bateau et le bateau prenait l’eau.
Le temps des bonnes surprises
C’est avec une certaine appréhension que nous lançons en mars une consultation électronique massive de plus de 25.000 prêteurs particuliers (merci la technologie !) et que nous appelons nos investisseurs institutionnels. Comment les uns et les autres réagiront à cette idée jamais envisagée de gel des remboursements ? Le temps des bonnes surprises était arrivé !
L’esprit solidaire est là. Le vote et le soutien sont massifs. 99% de nos prêteurs souhaitent accompagner le mouvement et la résilience devient une valeur collective en Europe.
Mais la solidarité ne s’arrête pas là. Les quelques dossiers mis en ligne au milieu de la tempête sont souscrits en quelques heures, voire quelques minutes, par des milliers d’épargnants bien décidés à continuer d’accompagner ceux qui entreprennent. Bpifrance et ICO (« la Bpi » espagnole) nous confient également de nouveaux fonds au début de la pandémie.
Les sourires reviennent.
Le temps de l’inventaire des forces
Cette situation exceptionnelle est l’occasion de faire l’inventaire de nos forces afin de mieux préparer notre propre avenir dans un univers incertain. Comme une évidence, nous concluons que notre technologie, 6 années de data accumulées et notre présence européenne seront les briques indispensables pour bâtir un October plus fort et plus résilient en sortie de tempête.
Rapidement, nous décidons d’innover autour de ces axes clés et lançons trois initiatives majeures.
Tout d’abord, le lancement des désormais fameux PGE (Prêt Garanti par l’Etat) en mode « Instant Project« . Grâce à la donnée accumulée et notre technologie, nous pensons possible de déployer des prêts garantis par l’Etat instantanément (jusqu’à 250.000€). Imaginez une entreprise venant tester son éligibilité à un prêt le matin, recevant son accord dans la journée et réceptionnant son argent dans la foulée. Le tout dans un monde où chacun travaille de chez soi et sans rien sacrifier aux contrôles de qualité et anti-fraude. C’est précisément ce que nous mettons en place en un temps record. Dès août, la société italienne La Fenice srl est une des premières à recevoir ainsi 45.000€. L’occasion ici de remercier aussi les gouvernements italiens, français et hollandais d’avoir autorisé les plateformes de prêt à distribuer les PGE. Car au-delà de la technologie, il fallait évidemment être habilité à recevoir les garanties d’Etat. En 2020, ce sont 247 PGE qui auront été financés sur October, et nous continuerons en 2021.
« L’interface d’October était facile d’utilisation, à 11h j’ai fait la demande en ligne, à 18h j’avais un accord de principe» explique Charles Fossey de ByCharlot.
Puis le tourisme, un secteur historiquement soutenu et connu chez October (nul besoin de vous rappeler que notre premier emprunteur était Alain Ducasse…) et dont nous sommes persuadés qu’il rebondira vite en sortie de crise malgré le lourd tribu qu’il paie actuellement… Il fallait une offre dédiée (des prêts avec un différé de paiement, le temps pour les restaurateurs et hôteliers de reprendre leur souffle) et des prêteurs engagés (la CDC et les assureurs). Le temps de l’été a suffi à mettre sur pied un financement sur mesure désormais accessible à toutes les entreprises françaises.
Enfin, et c’est probablement notre innovation la plus radicale, le lancement d’October Connect ; notre boite à outils technologique mise à disposition de tous ceux qui financent les entreprises. Concrètement, les défis que nous rencontrons (réenchanter la relation avec les emprunteurs, distribuer des prêts efficacement et à distance, lutter contre la fraude, mieux capitaliser sur les données accumulées, baisser les coûts d’instruction d’un dossier…) sont des challenges que tous les acteurs du financement rencontrent, à commencer par les banques. Notre chance ? Pouvoir réinventer le métier sans le poids de l’histoire et l’avoir traduit en un produit efficace et transposable au sein d’autres institutions financières.
Le temps des premiers résultats concrets
Dès décembre, et moins de 9 mois après le début de la crise, dans un univers aux cycles raccourcis, nous mesurons déjà les premiers résultats de nos actions :
- En 2020 malgré un début d’année compliqué, nous avons accompagné au total 395 PME (+75% vs 2019) représentant 16 697 emplois et 5,74 milliards d’euros de chiffre d’affaires. 1 PME par jour, samedi, dimanche et jour de confinement compris !
- Nous avons passé au 4e trimestre la barre symbolique des 500m€ prêtés, des 1 000 projets financés (1 182 à date) et du million de prêts réalisés par les investisseurs particuliers.
- En décembre 2020, comme un pied de nez à cette année éprouvante, nous avons prêté 24,3m€ à 70 entreprises et signé ainsi le mois le plus actif de notre histoire.
- 295m€ levés pour prêter et financer l’avenir. C’est de très loin, le plus gros montant que nous n’ayons jamais levé. Avec un financement record de 200m€ en Italie auprès de Gruppo Intesa Sanpaolo.
- Et enfin, comme un signe de l’adoption de notre innovation radicale, nous avons signé un premier client majeur pour October Connect (nous vous gardons la surprise de son nom pour les semaines à venir).
2021 : et maintenant ?
Plus que jamais nous sommes persuadés que l’innovation, l’agilité et la résilience resteront les clés dans un environnement aux changements rapides. Sur notre liste des bonnes résolutions 2021, nous inscrivons déjà :
- Pousser encore l’usage de la technologie pour améliorer de manière continue notre boite à outils et prêter nous-même de manière toujours plus efficace aux entreprises.
- Se battre pour accompagner au mieux les entreprises pendant une année qui verra probablement les défauts augmenter (notons que paradoxalement nous n’avons pas constaté de flambée des défauts en 2020).
- Transformer les nombreux prospects que nous avons sourcés pour October Connect en clients heureux. Nous sommes persuadés que la technologie fera partie de la solution pour aiguiller efficacement les milliards d’euros nécessaires au financement de la sortie de crise.
Mais finalement notre seule vraie certitude est que 2021 aura aussi son lot de surprise ! Alors à l’attaque, avec enthousiasme et curiosité !
Excellente année à tous et qu’aucun de nous ne perde sa volonté d’avancer et de bouger les lignes.