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Accélérer le financement des femmes entrepreneures

Pour la première fois en France, les plus gros acteurs de l’investissement français s’engagent publiquement à accélérer le financement des femmes entrepreneures.

Le 17 octobre 2019 en présence des Secrétaires d’État Marlène Schiappa et Cédric O, plus de cinquante acteurs du financement français ont signé la charte SISTAxCNNum, co-construite par le collectif SISTA et le Conseil National du Numérique (CNNum), dont la plateforme de prêt aux entreprise October.

Les équipes féminines de startups ont 30% de chances en moins de lever des fonds par rapport aux équipes masculines. Les femmes fondatrices et co-fondatrices de startups ne récoltent que 5% des fonds alloués chaque année aux jeunes entreprises innovantes par les fonds de capital risque français. Les femmes ne représentent que 9% des fondateurs de startups (étude SISTA/BCG 2018). Pourtant, les startups fondées ou co-fondées par des femmes rapportent 2,5 fois plus à leurs investisseurs que les startups masculines.

Face à cette situation préoccupante, le collectif SISTA a élaboré en partenariat avec le CNNum une charte de bonnes pratiques à l’intention des fonds d’investissement afin de rendre leurs processus de recrutement et d’investissement plus favorables à la mixité.

“Nous avons réussi en moins de 6 mois à mobiliser l’ensemble de l’écosystème et à co-construire une feuille de route avec un objectif commun : 25% de startups fondées ou co-fondées par des entrepreneures financées à horizon 2025. Il était primordial d’avoir des objectifs chiffrés et atteignables pour que ces engagements ne soient pas des ambitions cosmétiques. Grâce à nos avancées, la France deviendra le premier pays où les acteurs de l’investissement s’engagent publiquement à doubler le pourcentage de fonds alloués aux femmes” explique Tatiana Jama, co-fondatrice de Levia.ai, Présidente du collectif SISTA et pilote du groupe de travail dédié au sein du CNNum.

La charte SISTA a été construite dans le cadre d’une saisine du Conseil national du numérique par la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et la Lutte contre les discriminations ainsi que le secrétaire d’État chargé du Numérique.

Pour Salwa Toko, présidente du CNNum : « J’ai fait de la lutte contre les discriminations et l’inclusion un axe de travail prioritaire du Conseil. Nous avons constaté un manque criant de parité entre les femmes et les hommes dans le monde de la tech. Cette charte est un engagement fort de la part de l’écosystème d’investissement, qui changera le visage de la tech en France.»

Cette charte a été co-construite avec toutes les parties prenantes de l’écosystème dont plusieurs fonds de capital risque partenaires tels IRIS Capital ou Elaia.

  • Les investisseurs s’engagent à mesurer la place du genre dans leurs portefeuilles et de communiquer leurs données annuellement afin de permettre une meilleure prise de conscience collective.
  • Les investisseurs s’engagent à adopter des pratiques de recrutement inclusives en repensant les process existants tels le langage des annonces d’emploi, les questions en entretien ou encore l’évaluation des candidatures.
  • Les investisseurs s’engagent à adopter des pratiques d’investissement inclusives en repensant les process existants tels les questions posées aux femmes et à mettre en place des “office hours” (ou créneaux réservés de rendez-vous à destination des femmes entrepreneures) afin de leur permettre de développer leur réseau investisseurs.

Ces mesures ont pour objectif de permettre d’atteindre 25% de startups fondées ou co-fondées par des femmes d’ici 2025, contre 12,5% aujourd’hui (étude SISTA/BCG).


L’initiative est soutenue depuis le début par le Secrétaire d’État chargé du Numérique, Cédric O: “Nous ne réussirons pas à faire de la France un leader technologique mondial en se privant de la moitié de ses talents. C’est évidemment une question d’égalité et de parité mais c’est un enjeu de compétitivité. Aujourd’hui, grâce à notre implication collective, notamment de SISTA et du CNNum, nous passons de la sensibilisation à la mobilisation, des déclarations d’intentions aux actes ! ”, déclare le Ministre.

Les premiers  signataires, tels que Bpifrance, Elaia, Idinvest, ISAI, IRIS, Kima, 360 Partners, ont exprimé leur satisfaction vis-à-vis du résultat ayant émergé des discussions. Xavier Lazarus, dirigeant du fonds Elaia déclare : “ Il est nécessaire que l’écosystème s’implique pour accélérer le financement des femmes entrepreneures. Cela passe par des actions fortes en faveur de la mixité en commençant par les équipes dirigeantes des fonds. En France, la moyenne de femmes partners est de 14%. Ce chiffre n’est pas acceptable. Notre exemple de parité à tous les niveaux hiérarchiques, ainsi que celui de quelques uns de nos confrères, prouvent non seulement que c’est possible mais aussi que c’est au bénéfice de la performance et de la qualité”. La charte SISTAxCNNum fixe un objectif de 30% de partners femmes d’ici 2025 et 50% dans les équipes d’investissement, soit un doublement des chiffres actuels en 6 ans.

« BPI a un rôle crucial à jouer pour accélérer le changement et nous le jouons quotidiennement. Si l’ensemble de la place se mobilise y compris les écoles d’où sortes les jeunes diplômés nous y arriverons !” Nicolas Dufourcq, Bpifrance. En effet, Bpifrance a choisi de donner l’exemple en appliquant les principes de la charte à l’ensemble de ses activités d’investissements, directes comme indirectes.