Pendant des décennies, les dirigeants de PME n’ont eu d’autres solutions que les banques pour se financer. Des acteurs financiers au comportement généralement uniforme dont les offres se sont surtout différenciées par le prix, le bien connu TEG (taux effectif global). Au risque de s’enfermer dans des relations de dépendance avec un nombre limité de prêteurs habitués à dire oui – et non – à l’unisson, le jeu a consisté pendant des décennies à sélectionner la – ou les deux – banques les mieux disantes.
Une erreur de communication, une difficulté passagère, une mauvaise nouvelle, une ambition mal comprise et votre financement se bloquait irrémédiablement. Quel dirigeant de petite ou moyenne entreprise n’a pas vécu cela au moins une fois ?
Le banquier en tant que tel n’est pas en cause, mais la construction d’un système monolithique a irrémédiablement conduit à un écosystème faussement concurrentiel chassant les mêmes proies avec les mêmes réflexes.
Une expérience tellement fréquente que le taux de recommandation de sa banque par les clients (le Net Promoter Score) n’est pas fameux dans cette industrie perçue comme conservatrice.
Pourtant, récemment, l’univers des possibles s’est considérablement élargi avec la banalisation des solutions en quasi fonds propres (dette mezzanine) et surtout avec l’arrivée disruptive des plateformes de prêts ou des solutions d’affacturage nouvelle génération.
Avec l’aide d’une nouvelle réglementation et de la technologie, le monopole du financement bancaire est désormais largement fissuré pour le plus grand bénéfice des PME : le fameux mouvement fintech qui résonne de San Francisco à Paris en passant – surtout – par Londres. Faut-il toutefois que les entreprises et leurs conseils soient conscients de la révolution qui se joue en ce moment…
C’est une opportunité sans précédent pour les TPE et PME. Elles peuvent désormais raisonner comme les grands groupes en allant chercher des financements auprès d’acteurs aux réflexes différents, aux conditions financières et extra-financières variées. Raisonner en logique de portefeuille et panacher leurs financements.
Le coût ne devient plus le seul critère de choix à défaut d’autres variables d’arbitrage. Les entreprises peuvent choisir une dette amortissable ou in fine, choisir en fonction de l’urgence de la demande, arbitrer entre taux et caution personnelle, préférer des contrats standards à des contrats complexes, choisir des prêteurs avec des appétences au risque différentes… L’Expérience Utilisateur va devenir aussi un critère de choix. L’emprunteur devient – il était temps – un client. Il entre aujourd’hui dans un vrai magasin où le choix existe.
Pensez-y avant d’emprunter. Faites l’inventaire des possibles. Il est temps de changer de réflexe.